mercredi 8 mai 2013

FLEUR DE TONNERRE

Ce cher Jean Teulé !
J'espère que vous connaissez sa verve hors du commun, dans ce livre elle est plutôt diabolique, mais avec ce don qu'il possède, il parvient à nous faire sourire, voire même rire, en parcourant cette histoire authentique, mais terrifiante !

Celle-ci se déroule au 19e siècle, dans une Bretagne profonde, où vit Hélène ravissante fillette, entourée de sa famille quelque peu demeurée. Son enfance est bercée de contes druidiques, de légendes effrayantes, d'interdictions multiples dans la vie de tous les jours, ceci afin de ne pas contrarier les mauvais esprits qui rôdent partout dans la campagne. Les soirées devant la cheminées sont particulièrement cauchemardesques, les flammes qui ondulent racontent maléfices et annoncent de mauvais présages.  La fillette grandit dans un manque de protection total, au milieu de parents tétanisés par la peur de tout ce qui les entoure.
Elle devient une magnifique jeune fille, et un jour dans la chapelle maudite, par un jeu de lumière et d'ombre, elle s'identifie à l'ANKOU, soit la mort. Aussi afin de vaincre sa peur, elle devient la donneuse de mort. Elle parcourt la Bretagne, se louant comme cuisinière, semant à tour de bras la mort sur son passage. Rien ne lui résiste, soeur, mère, tante, hommes, femmes, enfants !
Elle fut arrêtée et eut la tête tranchée, mais bien que grande meurtrière, il n'en reste pas moins qu'elle fut avant tout une victime.

Toutes nos félicitations à Jean Teulé qui parle fort bien la langue bretonne.

Dans l'attente de vos commentaires....

samedi 27 avril 2013

En vieillissant les hommes pleurent

Ce récit se déroule pendant les années 60, qui furent l'acheminement  vers la société de consommation.
Dans un village à proximité de Clermont Ferrand, nous découvrons la vie de la famille Chassaing.

Albert, ouvrier chez Michelin, ancien paysan et fier de l'être, aimant par dessus tout sa terre, cultivant toujours avec amour, les légumes, les fleurs, élevant des animaux, tuant le cochon, car selon la tradition "la nourriture ne doit pas être achetée", et bien que l'ancienne cuisinière soit reléguée au fond du garage, il persiste à couper du bois, afin de l'alimenter pour la cuisson des conserves.

Suzanne sa femme, déteste le monde paysan, très coquette elle confectionne ses toilettes, lit les recettes beauté des magasines, aime les compliments, et adore son fils ainé, tandis qu'elle ignore le second. Elle ne rêve que de confort, de formica, et de télévision. Petit à petit, tout en dirigeant la maison, elle vend meubles et bibelots de sa belle famille, ceci pour une bouchée de pain, au nom de cette modernité qui s'annonce. Comme elle et son mari ne vivent plus que côte à côte, elle ne perçoit nullement qu'elle brise ainsi le coeur d'Albert.

Madeleine mère d'Albert, veuve, vit avec le couple, mais elle ne domine plus la famille puisqu'elle s'achemine inexorablement vers un retour en enfance.

Henri le fil aîné est en Algérie, car nous sommes en période de guerre, Suzanne ne vit que pour les nouvelles de l'enfant chéri.

Gilles, second fils, féru de Balzac et de lecture, le vilain petit canard de la famille. Bien vite, Albert comprend avec un certaine honte, qu'il ne peut assurer sa responsabilité de père vis à vis de cet enfant si différend de lui. Heureusement, il y a Monsieur Antoine, ancien instituteur, qui à la demande de ce père aimant mais désarmé, va prendre Gilles sous son aile et l'acheminer vers son destin d'homme.
Albert, peut ainsi réaliser son projet mûri depuis longtemps : "Etre là haut"

Très beau livre, un peu triste malgré tout, mais qui transcrit fort bien l'évolution importante de cette période, où chacun avec son vécu, ses origines, doit essayer d'y trouver sa place.

samedi 6 avril 2013

Le prisonnier du ciel

Cet auteur fait partie de mes écrivains contemporains préférés. Il est un conteur avec qui l'histoire est à chaque fois un voyage,  et où l'apparence se situe toujours entre le vrai et le faux.
Mon premier livre le concernant, me fut offert par mes enfants, et je reste à ce jour, éblouie par cette découverte. J'ai depuis acquis les oeuvres complètes avec lesquelles je me délecte ! 

"L'ombre du vent" premier ouvrage du cimetière des livres oubliés,  fut vendu à travers le monde à 20 millions d'exemplaires et comme tous, ce roman nous tient en haleine de la première à la dernière page. 

"Le prisonnier du ciel" dont je viens vous parler ce jour, est le fil d'un écheveau de romans qui s'entrecroisent autour d'un lieu "le cimetière  des des livres oubliés", qui est en fait un sanctuaire de protection où sont entreposés des milliers  de livres. Chaque fil de liage nous conduit à un nouveau roman, mais fait partie intégrante d'une histoire entre les  différents personnages.  Toutefois, il n'est pas indispensable d'effectuer ces lectures  dans un ordre précis , chacune peut-être  indépendante et solitaire.

Nous sommes en 1957; dans une Barcelone ténébreuse, sombre, mystérieuse, véritable personnage, où nous retrouvons Daniel Sempere, son père, tous deux libraires de leur état, puis Fermin, leur ami, écorché vif par son passé. Nous revivons la guerre civile avec les années clefs du passé de l'Espagne, le fort Montjuic, véritable château de Dracula, endroit sordide où étaient torturés les opposants au régime de Franco. Nous établissons un  parallèle avec le Comte de Monté Chriso, revu à notre époque, lors de l'évasion de Fermin. Mais tout n'est pas sordide,  le côté magique présent, et  l'amour heureusement vient  remplir des pages.
Je vous recommande donc tout particulièrement ces oeuvres. 

A vos lectures, et à l'écoute de vos avis.

Dans la même série = L'ombre du vent, Le jeu de l'ange, Le prisonnier du ciel
Puis également = Marina
La trilogie (du fantastique) = Le Prince de la brume, Le palais de minuit, Les lumières de septembre

lundi 25 mars 2013

La liste de mes envies

Ce livre est un délice ! 
Je souhaite partager avec vous mon enthousiasme, car ces pages sont remplies d'humour, d'émotion et de délicatesse. Cependant, je reconnais qu'au début de ma lecture, l'héroine, Jocelyne, Jo pour tous, me semblait être  une femme ordinaire. Petite mercière à Arras, mariée à un ouvrier d'usine, 2 enfants avec 
les problèmes liés à leur âge respectif, l'amitié des jumelles coiffeuses de leur état, et le monotonie du couple installée, une vie assez morne.
Mais au fil des pages qui se tournent, je m'attache à ce personnage, qui venant de gagner une grosse somme au loto, refuse d'encaisser cet argent, redoutant un changement de vie, qui ne lui apporterait pas le bonheur. Car Jo veut avant tout, conserver son bonheur tel qu'il est, avec ses banalités, ses petitesses, ses souffrances, ses déchirures mais ses nombreuses joies. Son coeur est immense, et elle possède une grandeur d'âme extraordinaire. Dans sa vie, elle a beaucoup souffert, accepté des humiliations, mais elle ne peut pardonner la trahison, car celle-ci transforme alors, le beau en laid.
Il ne s'agit nullement d'un manque d'ambition, mais d'une certaine sagesse, car l'argent ne peut tout acheter.
Nous  comprenons son hésitation  devant le montant du chèque, car nous avons tous  également, un jour ou l'autre,  fait une liste de nos envies; la modifiant au fil de jours, recomptant le montant de nos achats rêvés pour qu'ils rentrent dans la somme disponible.
Ce livre se lit très facilement, et parfois l'on pourrait penser qu'il a été écrit par une femme, car le caractère féminin y est fort bien décrypté.
Auteur à suivre.
Alire absolument et me faire part de vos commentaires.

jeudi 28 février 2013

La double vie de la Mouche


Si vous aimez les récits historiques, je vous recommande tout particulièrement, les histoires de cette écrivain.  Je l'ai rencontrée lors d'une fête du livre, où j'ai fait l'acquisition de quelques uns de ces ouvrages, et j' eu beaucoup de plaisir à bavarder avec cette charmante dame , qui effectue un travail extraordinaire de recherches, afin de nous faire découvrir la vie des femmes, avec forces détails, sous le règne du roi Soleil.
Suivant les différents livres, nous voisinons avec  l'héroïne Marie de Baudry, mouche de la police parisienne, Athénais de Montespan, Françoise de Maintenon, entre autres, mais nous constatons que la vie de certaines femmes, notamment  dans des milieux défavorisés fût particulièrement difficile. L'injustice sociale était telle, qu'elle engendrait une forte prostitution afin de survivre, en particulier dans le quartier du Marais, où une faune s'observait, se croisait, se révoltait, frondait. Les mots d'argot utilisés par tout ce beau monde, traduits pour notre écrivain,  une jubilation ! A retenir, mais pas à employer couramment !
Ces lectures sont donc très plaisantes et drôles, et nous permettent de redécouvrir où d'apprendre, une foule de détails sur la vie du peuple de cette époque.
Bonne lecture 

samedi 9 février 2013

Le journal intime d'un arbre

Cette lecture ne m'a pas enthousiasmée, voire  même ennuyée. Pourtant j'aime assez cet auteur, mais les tribulations de Tristan, arbre vieux de 300 ans; ne m'ont pas émue.
Bien qu'aimant également beaucoup les arbres toutes catégories confondues, leurs apparences sveltes, leurs troncs rugueux, leurs aspects parfois ridicules, leurs allures majestueuses, leurs blessures visibles, leurs longs bras aux feuilles tournées vers le ciel afin d'en recueillir tous les bienfaits, je n'ai pas ressentie la magie habituelle.
Malgré une seconde lecture de certains passages, la dernière bûche est restée pour moi, celle qui procure du plaisir en faisant des étincelles tout en brûlant dans une cheminée. Seul éblouissement .
Dommage, car l'avais beaucoup aimé , entra autre,  "l'éducation d'une fée", qui est un conte de fée qui se déroule de nos jours.
Bien évidemment, si vous avez lu ce livre, votre avis me sera précieux.

jeudi 10 janvier 2013

La dernière bagnarde

En ce début d'année, je viens avant tout, vous présenter mes voeux les meilleurs. Aussi, afin de contrer la morosité ambiante, je vous souhaite des rêves à n'en plus finir, et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns ! Avec bien sur, l'accompagnement de bonnes et nombreuses lectures.

Je vais vous parler aujourd'hui, d'un livre que j'ai découvert cet été, qui m'a fortement interpellée.
L'auteure nous conte l'histoire du bagne des femmes en Guyane. Je reconnais n'avoir aucune souvenance de celui-ci dans les pages de notre histoire. Et vous ? Il y eut de nombreux écrits sur le bagne des hommes, mais peu de choses sur celui des femmes, qui pour la majorité d'entre elles étaient de pauvres malheureuses, emprisonnées pour de menus larcins, et très souvent ne savaient pas écrire.

Nous côtoyons ces jeunes femmes, notamment Marie (20 ans), l'autoritaire mère supérieure responsable des détenues, le jeune médecin Romain plein d'illusions et de convictions vite envolées. Le déroulement du voyage sur un navire partant de l'Ile de Ré , pendant 6 semaines pour arriver à St Laurent du Maroni
La traversée en fond de cale, le manque total d'hygiène, le promiscuité, les gémissements, les émeutes, les viols, les révoltes qui se terminent par la résignation.
Pourtant, lorsque les prisonnières découvrent enfin la terre, croyant arriver au paradis du bagne, la joie est de courte durée et le calvaire se poursuit. Sur place, aucun bâtiment  n'est prévu pour des femmes, et le désintéressement des autorités est total : ce n'est pas moi, mais l'autre...Leur vie se déroule dans des baraquements de fortune, souffrant de la chaleur humide du jour et du froid la nuit. Autour d'elles, violence des gardiens, convoitise des anciens bagnards.
Des mariages sont prévus entre les divers prisonniers afin de faire peupler cette terre, et là encore que de violence, d'atrocités journalières subies par ces femmes !
Marie, fut la seule survivante de cet enfer, pourtant la date de sa mort est inconnue, elle était encore vivante en 1923, date de fermeture du bagne !
Très bon livre, nous faisant réfléchir en  nous ouvrant la porte sur une partie méconnue ou ignorée ? de notre histoire pourtant pas très lointaine.