Une nouvelle fois, pour son second roman, ce jeune auteur, fille de Jeanne Mas, nous enchante pour son écriture riche avec des mots précis.
Elle nous entraîne jusque dans les dernières pages, dans le domaine complexe des ferveurs de la religion avec ses coyances. Elle se rapporte au départ à l'histoire de Catherine Labouré, jeune religieuse de la congrégation des filles de la charité, qui au 18e siècle, a vu la Vierge Marie. D'où nous parvient le culte de la médaille miraculeuse.
Deux siècles plus tard, nous faisons la connaissance de Soeur Anne, de la même congrégation, qui rejoint la Bretagne où elle doit rencontrer à son tour, selon une prédilection, la Vierge Marie. Ceci étant son souhait le plus cher, elle ira même jusqu'àu répréhensible, le blamable, pour cela. L'action se déroule entre Roscoff et l'île de Batz, les descriptions des paysages sont absolument magnifiques. Les différents personnages évoluent dans cette terre antique, entre légendes, supertitions, mystères et tempêtes.
Hugo, jeune adolescent, observe le ciel dans sa lunette ceci à des fins scientifiques, aux côtés de Julia sa petite soeur dont le quotidien est gaché par un asthme important, tandis que leur père intégriste, vit dans l'angoisse de l'arrivée d'un grand malheur. Madenn restauratrice au grand coeur, bigote, est prête à croire à n'importe quelle prophésie reliée au divin. Puis le plus beau des personnages, Isaac jeune ado au visage angélique, ami d'Hugo, ne perçoit plus rien, depuis le décès de sa mère dont il ne parvient pas à se remettre. Toutefois un jour, il découvre la lumière sur le promontoir de Batz et lorsqu'il dit "je vois" l'entourage imagine une apparition de la Vierge, entraînant un drame car la violence couve, mêlant, crainte, jalousie et rancoeur.
Sujet très difficile et bien traité.
A lire ou relire l'excellent "la bal des folles"
