lundi 19 décembre 2016

URBI & ORBI

Ce roman fait suite au "Fils de l'homme" où l'auteur nous contait la vie de Jésus depuis son baptême par Jean la Baptiste, jusqu'à sa crucifixion à Jérusalem et la lapidation d'Etienne.
Dans ce second livre, nous faisons plus ample connaissance avec Paul, qui était juif, citoyen romain. Personnage énigmatique, au caractère ombrageux et déterminé, fervent opposant des chrétiens, jusqu'à sa conversion à Damas. Il fut alors d'un enthousiasme ardent envers Jésus,  voyageur  infatigable  malgré sa maladie incurable (et inconnue ?)  Jérusalem, Rome,  Césarée, Athènes, Corinthes, Ephèse, Antioche, il se fit le missionnaires des païens.
En effet, à cette époque entre l'an 31 et 70, tous les chrétiens étaient de religion juive. Donc circoncis, respectant les règles d'interdits alimentaires ainsi que la pureté. Paul le libéral, voulut faire entrer dans la communauté chrétienne, ces païens, sans qu'ils n'appliquent à la lettre les doctrines de Moïse. Il se heurta donc aux traditionalistes, se rendit à Jérusalem afin de rencontrer Pierre et Jacques pour les rallier à sa cause.
Cette période de changements permit toutefois,  grâce a la détermination de ces nouveaux chrétiens, d'établir les bases du christianisme.
Avec cette foule de détails et sa belle écriture, l'auteur nous fait passer un bon moment de lecture et nous le remercions de nous éclairer sur cette période méconnue, tout en restant admiratifs pour les laborieux travaux  de recherches effectués.

lundi 12 décembre 2016

Dieu n'habite pas la Havane

Juan del Monte Jonava chante dans les cabarets de la Havane depuis de nombreuses années. Sa magnifique voix le fit surnommé "Dom Fuego", car il est ovationné par son public en délire,  qu'il enflamme chaque fois. Mais le temps défile, le régime castriste désastreux s'essouffle, et alors qu'il atteint 50 ans, sa vie s'écroule, il perd son emploi.
Bien qu'habitué à la répression, à une vie rude de privations, il déprime, chanter être reconnu, est son seul bonheur. Il vit chez sa soeur avec sa nombreuse famille, sa femme l'a quitté entraînant avec elle leur fille, tandis que leur fils l'ignore. Il traîne son mal être dans les rues de la Havane, à la recherche d'un nouveau contrat, mais va de déception en déception. Lors de ses pérégrinations il rencontre Myensi, jeune beauté rousse et sauvage, qui éprouve une grande méfiance envers les hommes. Malgré la différence d'âge, Dom Fuego ressent pour elle un désir qu'il pensait enfoui à jamais, il tombe amoureux, la séduit, mais sait qu'il ne s'agit que d'un miracle éphémère.
L'envoûtante Havane au charme indéniable malgré ses façades lépreuses, son régime autoritaire et corrompu est-elle abandonnée par Dieu ?
Cet auteur aux si belles phrases, nous livre dans ce récit, une réflexion nostalgique sur le temps qui passe, sur cette ville où chanter et danser sont intégrés dans la vie quotidienne peut-être dans l'attente de
lendemains plus bleus.

vendredi 2 décembre 2016

Rhapsodie Francaise

Dans ce roman, l'auteur nous entraîne à la recherche du temps perdu. En effet, Alain médecin généraliste de 50 ans reçoit un courrier d'une maison de disques posté 33 ans plus tôt, qui aurait pu changer sa vie ainsi que celle de ses amis de l'époque, une fille, 4 garçons, avec lesquels il avait formé un groupe de rock. Alain se met aussitôt en quête de les retrouver, afin de récupérer ce fameux enregistrement. Ils furent assez facile à localiser : le batteur est un artiste contemporain très côté,  la basse a virée dans l'extrême droite dont il est  le leader,  le claviste réside  en Thaïlande où il a ouvert un hôtel, la chanteuse a repris le relais hôtel de ses parents en Bourgogne. Se croisent également  le parolier, le musicien,  qui sont devenus : un entrepreneur du net très populaire qui prétend à une carrière politique haut niveau, un antiquaire de grande originalité,  et aussi une star du porno.
Leurs trajectoires totalement différentes nous tracent un portrait des couches de la, société de notre pays à cette époque, et ce récit écrit avec malice, n'est pas sans nous rappeler " Vernon Subutex" de Virginie Despente, avec toutefois moins de personnages et une écriture moins crue.
Ecrit avec humour, lecture agréable.

mardi 22 novembre 2016

La valse des arbres et du ciel

Le récit se déroule à Auvers sur Oise en 1890. Période où la tour Eiffel était très contestée et où les pétitions circulaient afin d'obtenir sa démolition. Période également où les femmes étaient sous la domination de leur père avant de tomber dans celle de leur époux. 
Marguerite Gachet, refuse d'entrer dans le moule établit à la fin du 19eme siècle, elle veut sa liberté. Toutefois, malgré son succès dans les études, fait rare pour une femme, elle dépend financièrement de son père qui préfère pour elle, un riche mariage, alors qu'elle ne rêve que de peindre, mais ne peut accéder au souhait d'entrer dans une académie privée de peinture, sans l'aide financière de celui-ci.
Aussi sa rencontre avec Van Gogh lui permet d'espérer apprendre à peindre avec un tel Maître. En effet, son père, médecin, monnaye ses soins médicaux contre des toiles de peintres peu connus qui vivent dans la misère. Il tente de soigner Van Gogh et l'invite même à des repas dans sa maison. Marguerite est aux anges , elle s'enflamme !
Avec le talent que nous lui connaissons, l'auteur s'interroge sur les derniers moments de vie du peintre.
Il nous décrit avec forces précisions la façon dont Vincent Van Gogh peint ses toiles, ses choix d'éclairages, ses manies, ses plaisirs. Nous l'imaginons poser les couleurs sur ses toiles.
Mais qu'en est-il vraiment ? 
- Le bon docteur Gachet fut-il aussi bienveillant et désintéressé envers les impressionnistes recueillis ?
- Marguerite Gachet était-elle vraiment amoureuse, trop amoureuse, peut-être  envahissante ?
- Vang Gogh s'est-il lui même donné la mort ?
- Les toiles de ce peintre, qui se trouvent au musée d'Orsay, léguées par Marguerite Gachet et son frère
sont-elles les originaux ?
Que de questions posées sans réponse affirmatives, ce qui rend ce roman très instructif. En plus, les articles de presse insérées dans le texte nous éclairent sur le mode de vie  en France,  en cette fin du 19e siècle.
Très bon roman.

Dorimène qui aime particulièrement cet auteur vous renouvelle ses écrits  :
- Le club des incorrigibles optimistes
- La vie rêvée d'Ernest G.
- Trompe la mort

jeudi 10 novembre 2016

La fille de Brooklyn

Je vais commencer par faire amende honorable : il est vrai que je n'aimais pas particulièrement les histoires de cet écrivain. Je sais, son succès est énorme, ses romans sont tirés à un grand nombre d'exemplaires, mais.....Pourtant avec ce livre je révise mon jugement ! Bouleversant, vertigineux suspense terrifiant!
Qui est vraiment Claire Carlyle ? Anna ?
L'action se déroule sous 3 jours, entre Antibes et New York. Raphaël écrivain à succès, père d'un enfant de 2 ans qu'il élève seul, est fiancé à Anna une jeune étudiante en médecine. Leur mariage est programmé pour bientôt. Pourtant lors d'une dispute, Anna révèle un lourd secret : montrant 3 corps calcinés, elle avoue qu'elle en est l'auteur ! Stupeur de Raphaël, puis disparition d'Anna.
Raphaël se lance donc dans une poursuite haletante, avec l'aide de son ami Marc Caradec, ancien flic de la brigade de la répression du banditisme. Ils croiseront de nombreux personnages complexes, nous envoyant moults flashs, avec des rebondissements inattendus.
Ce récit établit un parallèle avec l'affaire Natascha Kampusch, la jeune autrichienne qui fut séquestrée par un psychopate, ce dont nous avons tous entendu parler, puis nous voyons également, quelques effets peu glorieux de la politique américaine .
Un polar écrit d'une main de maître, qui tient en haleine avec une fin tout-à-fait inattendue.

mardi 1 novembre 2016

La petite fille de Monsieur Linh

Cette histoire sur 180 pages, est poignante et reste en nos mémoires même après la dernière page tournée.
Un vieil homme est sur un bateau, serrant dans ses bras le seul trésor qui lui reste : sa petite fille. Impassible pendant de longues heures, ignorant le vent qui le bouscule, il regarde s'éloigner son pays, abandonnant ses ancêtres, ses coutumes, son histoire. 
Avec des mots justes, l'auteur vient nous raconter la nouvelle vie de cet homme, Monsieur Linh, après le déchirement que représente la fuite de son pays. Pourtant, une rencontre insolite avec un autre être en péril, lui permet d'adoucir les embûches rencontrées. Malgré certains barrages, particulièrement le langage, une amitié s'installe, se développe, et aura de fortes répercutions sur le futur de ces 2 hommes.
Que d'émotion, que de tendresse ressenties au fil du récit ! Un merveilleux message d'espoir !
A glisser en plus,  entre 2 lecture prévues préalablement.

mercredi 19 octobre 2016

FATUM

C'est avec un grand plaisir que nous retrouvons cette auteure que nous aimons tous, et qui sait si bien nous conter le destin des femmes, à différentes époques de l'histoire.
Dans ce roman, nous faisons un énorme retour en arrière, puisque le récit se déroule à la fin de la première guerre punique, soit 241 ans avant JC.
Daphné 19 ans,  d'origine carthaginoise par son père, grèque par sa mère est heureuse. Elle vit en Sicile entourée de ses grands parents aimants qui l'ont élevée. Elle adore son île qu'elle parcourt savourant ses odeurs de garrigue, aimant particulièrement le coucher de soleil au moment où les vagues prennent un ton rosé, les matins au ciel bleu intense, les maisons au ton immaculé, le vert luxuriant  des oliviers et des vignes qui grimpent sur les collines.
Pourtant bientôt son bonheur bascule, l'île est envahie par les romains. Daphné perd ses grands parents, son statut de riche héritière, et la liberté. Bien sur, elle hait cet usurpateur, mais se sent malgré elle, attirée par le tribun Lucius Priscus, qu'elle apprend à connaître petit à petit.  Cet attrait étant réciproque, les 2 jeunes gens sont amoureux. Son choix est très critiqué par ses congénères, malgré cela ils décident de se marier, après avoir levé et découvert les voiles mystérieux de leurs vies antérieures. Daphné entrevoit son avenir avec sérénité, mais le cheminement du destin n'est pas toujours celui dont nous rêvons.
"L'âme (où le coeur) a des illusions comme l'oiseau a des ailes, c'est ce qui la soutient."
Très belle lecture avec toujours ses entêtes de chapitres qui nous préparent au récit à venir.

samedi 1 octobre 2016

Le coeur cousu

Ce récit est superbement écrit !
Il se déroule dans le sud de l'Espagne, et nous raconte la vie de Frasquita, qui pour Pâques, reçoit une boite mystérieuse, transmise depuis de nombreuses générations, par les femmes de sa famille. A l'intérieur, elle découvre, des fils, des aiguilles. Elle apprendra à coudre et cette boite de Pandore la transformera en magicienne (ou sorcière), car bientôt elle sublimera les tissus. Mariée au fils du charron, elle aura 5 enfants, aux dons très particuliers. Les filles auront toutes un héritage sororal et le fils sera maudit :
- Anita l'aînée est muette, mais deviendra par la suite une merveilleuse conteuse,
- Angela aux yeux ronds de poule, avec de légères plumes sur le corps,
- Pedro, aux cheveux rouge,
- Martirio l'assassine,
- Clara la lumineuse aux yeux de clarté de roche.
Mais cette vie de famille basculera le jour où Frasquita est jouée puis perdue lors d'un combat de coqs, engagé par son mari. N'ayant plus de maison, elle entassera ses 5 enfants dans sa charrette et prendra la route. Elle marchera, marchera encore, traversant une Andalousie diaprée, meurtrie, la révolte paysanne grondant laissera le pays à feux et à sang. Elle fera différentes rencontres lors de ce périple, mettant ses talents de couturière aux services des blessés, guérira des corps, recoudra  et rafistolera les hommes. Elle mettra au monde une autre fille Soledad, de père inconnu.
Cette histoire tout en finesse sur la condition féminine de l'époque est aussi un merveilleux conte. 

mardi 13 septembre 2016

Avenue des mystères

Ce récit est un véritable tourbillon ! Les personnages sont aussi extravagants les uns que les autres, ils se rencontrent, se perdent puis se croisent a nouveau avant de se séparer.
Juan Diego, le narrateur est un écrivain a succès qui est handicapé car un accident dans son enfance lui a écrasé un pied, et vieillissant il rencontre des problèmes cardiaques qui l'oblige a prendre des bétabloquants qu'il confond parfois, avec le viagra.....
Or, lors d'un voyage aux Philippines, il se remémore sa vie passée pas très paisible. Son enfance au Mexique a côté d'une décharge publique et ses différents liens avec :
- Lupe sa soeur qui s'exprime avec difficulté car elle a une palmure du larynx (lui seul la comprend) et qui fut mangée par  un lion
- Esperanza, la mère des 2 enfants, femme de ménage chez les jésuite et prostituée,
- Rivera, patron de la décharge publique leur lieu de vie, et père possible des 2 enfants,
- Frère Pepé, jésuite aimant les enfants et leur prodiguant un peu  d'éducation,
- Edward-Edouard un missionnaire qui renoncera a sa vocation car il tombe amoureux fou de Flor, travesti qui porte une dévotion sans borne a St Ignace de Loyola,
- Brave Gringo Bueno, un jeune américain hippie alcoolique, a la recherche de la tombe de son père tombé  la bataille de Manille,
- Clark French, universitaire  de renom, ancien élève de Juan Diego,
- Miriam et Dorothy aux disparitions et retours mystérieux,
- Notre  Dame de la solitude, la "Vierge Monstre".......
- Le patron d'un cirque très intéressé par ses jeunes acrobates pubères....
La farandole de ces personnages est truculente, le permis et l'interdit s'y mêlent avec humour, dressant une satyre de la société actuelle avec brio.

mercredi 31 août 2016

Maman a tort

Malone est un bel enfant d'environ 3 ans, qui vit entre une mère aimante, douce, et un père "qui crie beaucoup." Une famille normale, selon toute apparence, qui vit dans un lotissement proche du Havre.
Toutefois, Clotilde son institutrice, ainsi que Vasile le psychologue scolaire, constatent que Malone a parfois un comportement bizarre. Sa tête semble habitée par mille présences, il panique devant la pluie, a constamment froid, mais surtout il ne cesse de répéter à Vasile que sa maman n'est pas sa maman. Certes il est un enfant avec une grande imagination, mais il persiste à parler de sa maman d'avant,  des souvenirs partagés avec elle, et Vasile le croit.  Aussi  décide-t-il,  d'abord seul puis avec l'aide de la commandante de police Marianne Augresse,  de comprendre ce qui s'est déroulé dans la vie antérieure de Malone, que s'est-il passé sous ses yeux, qu'a t-il vécu pour un tel  traumatisme ? Où se trouve le château avec les tours, le bateau pirate, la fusée, l'ogre ? Vasile doit agir rapidement, car il sait que les souvenirs d'un enfant de cet âge, s'effacent très vite. 
L'auteur tisse une trame qui semble parfaite, puis la démonte bientôt, afin de nous tenir en haleine jusqu'à la fin de l'histoire.
Roman très facile à lire, la partie développant les souvenirs fugaces d'un enfant de cet âge avant l'évaporation, est particulièrement interêssante.

samedi 6 août 2016

Je suis de celles qui restent

Nous retrouvons avec plaisir cette auteure dont nous aimons l'écriture.
Dans son dernier roman, elle nous entraîne dans un secret de famille.
Aline vient de perdre brutalement son mari décédé d'une crise cardiaque. Le couple avait quitté leur sud ouest natal il y a plusieurs années, afin que Michel ambitieux et déterminé, réussisse sa vie professionnelle . Ils résidaient en région parisienne, et Aline avait mis en veilleuse sa vie d'enseignante, afin d'élever leurs 2 enfants. Mais la vie avançant à grands pas, les enfants sont partis, au loin pour l'un, appelés par leurs obligations. 
Alice seule, anéantie, déprimée, est stupéfaite lorsqu'elle reçoit un colis au nom de son mari, qui contient un briquet Dupont en or. En effet, celui-ci ne fumait pas ! L'étonnement enfuit, elle décide de mener une enquête afin de comprendre, et se retrouve bientôt dans le sud ouest, sur leurs terres familiales.
Après plusieurs rebondissements inattendus, elle parviendra à élucider ce mystère et retrouvera la paix.
L'auteure nous livre ici, une fort belle description de cette région du sud ouest qui est aussi la sienne, avec détails sur cette vie rurale actuelle. Et aussi, fort bien documentée sur les briquets, elle nous enseigne les origines, les passions des collectionneurs,  avec cette authenticité qui est la sienne.

Revoir cette auteure sur les lectures de Dorimène :
- Sous le toit du monde
- La dernière bagnarde  

lundi 25 juillet 2016

Les enquêtes de Setna

Voici quelques temps déjà que Dorimène ne s'était penchée sur des pages de cet auteur pour qui elle a cependant, une certaine admiration, ayant une affection pour ce magnifique pays qu'est l'Egypte.
Il nous propose ici, une énigme mystérieuse sous le règne de Ramsès II.
Setna, fils cadet du grand pharaon est un jeune prince aux multiples connaissances, doublé d'un grand magicien. Accompagné de Sekhet, jeune femme aux dons exceptionnels en médecine, ils vont tenter de déjouer le complot du mage noir, qui s'est approprié le vase scellé d'Osiris, vase unique contenant le secret de la vie ainsi que de la mort, et s'il est ouvert, son pouvoir pourrait anéantir l'Egypte.
Une foultitude de rebondissements intervient contenant de multiples dangers, mais leur amour les guide et les protège des forces du mal.
Toutefois, l'énigme est ténue malgré les nombreux pièges et maléfices décrits, le récit s'éternise, et les 4 volumes pour cette histoire ne semblent pas nécessaire.
Néanmoins, les dessins évoquants  diverses scènes de la vie quotidienne de cette époque, qui se trouvent dans différents tombeaux, permettront à ceux qui connaissent ce fabuleux pays, de refaire une partie du voyage.

samedi 2 juillet 2016

Le sourire étrusque

Dorimène remercie vivement l'ami qui lui fit découvrir cet auteur. Ce livre est magnifique !
Salvatore est un vieux paysan rustre, de l'Italie du sud. Il se rend à Milan chez ses enfants, afin de passer divers examens médicaux, car il est atteint d'un cancer avancé. Il donne à sa maladie le nom de "rusca" petit furet femelle qui lui a appartenu jadis. Son humeur vire à l'aigre car il déteste Milan, ville toujours grise, triste, où le pain est fade, et les poires n'ont aucun goût !
Cependant, au cours du voyage, alors qu'il attend son fils dans un musée, il découvre un sarcophage étrusque. Il est alors  intrigué, puis subjugué par le sourire indescriptible à la fois calme et voluptueux du couple reposant sur le couvercle. Son fils apportant peu de réponses à ses nombreuses questions, il s'en ouvrira à sa belle-fille, qui est une spécialiste de l'art. L'art cette chose absolument inutile !
A l'arrivée au domicile de ses enfants, avec une mauvaise foi manifeste, Salvatore ne cesse de critiquer,
parfois avec ironie la vie de ses enfants :  sa belle-fille trop maigre, l' appartement sans vue,  le ciel toujours gris ! Toutefois, jaillit une étincelle lorsqu'il découvre son petit-fils, Bruno. En plus, ce prénom était celui qui lui avait été donné lorsqu'il était dans le maquis. Heureuse coïncidence ?
La cohabitation n'est pas toujours des plus heureuse, Savatore refusant de changer ses habitudes, pourtant il ressent un amour immense pour le bébé à qui il décide de transmettre avec une grande tendresse,  son savoir campagnard
Il veut léguer une part de lui-même à cet enfant, afin que perdure en lui un peu de son histoire. Entre eux s'installent des habitudes, une complicité, une certaine compréhension, le bonheur. Lors d'une promenade, ils font la connaissance d'Hortensia, veuve charmante et douce qui saura donner les bons conseils. Une profonde amitié liera bientôt Salvatore et Hortensia, qui virera à la tendresse, à l'amour.
Mais la "rusca" s'agite dans le corps meurtri, permettra-t-elle qu'ensemble ils connaissent la plénitude dans le bonheur ? Auront-ils droit eux également à la sérénité du sourire étrusque ?

lundi 20 juin 2016

Il reste la poussière

Amateurs de polars, ce livre est pour vous ! Vous ne pouvez  absolument pas passer outre....
L'action se déroule en Patagonie, dans un "univers impitoyable" de fin du  monde, et commence de suite très fort. 
Un petit garçon terrorisé de 4 ans, Rafael, court à perdre haleine à travers la steppe, poursuivit par ses frères jumeaux, Mauro et Joaquin, qui galopent à cheval. La poursuite est très rapide et consiste à attraper le petit, à le traîner, et ensuite  le lâcher dans un buisson d'épineux ! L'enfant souffre seul, ne dit rien à la mère indifférente, qui de toute façon, refuse de voir ce spectacle et le corrige devant les vêtements déchirés. En effet, depuis que son ivrogne de mari a frappé un peu plus fort qu'à l'accoutumée et qu'il a disparu, elle dirige son élevage ainsi que ses fils, d'une main magistrale, sans aucun état d'âme envers eux. Elle ira même jusqu'à jouer Joaquin aux cartes, et le perdre,  contre le solde de ses dettes !   La famille vit pauvrement, travaillant dur car leur survie est très difficile face aux gros éleveurs qui petit à petit grignotent les terres. Le 3ème fils Steban semble ahuri,  parle peu, il passe pour le débile de la famille Un unique lien les unit : la haine.
Seul Rafael, enfant mal aimé, maltraité, représente l'innocence, partageant sa tendresse entre son chien et son cheval,  mais parviendra-t-il malgré son courage, son endurance,  à sortir de cette violence nauséabonde ? 
Vous le saurez en savourant cette lecture.

lundi 6 juin 2016

Le cheval Péguy

Avant tout, je dois témoigner ma gratitude à cet auteur qui m'a permis de découvrir l'oeuvre de Charles Péguy. 
En effet, au lycée j'avais étudié certains des poèmes de Péguy, (je sais il y a quelques temps déjà, mais pas aussi vieux que cela...) mais n'avais ressenti qu'ennuis trouvant ce poète fort démodé. Puis lors d'une rencontre avec JL Seigle, j'ai acheté son livre et la grâce de son écriture m'a permis de comprendre ce que disait Pégy, ce fils de paysans, dont la grand-mère et  la mère étaient rempailleuses de chaises, tandis que son père était mort à la guerre.
Après de belles études, ce grand philosophe, poète, grand républicain, socialiste, mais chrétien ne cesse d'écrire des poèmes sur Jeanne d'Arc qu'il admire car pour lui elle représente les valeurs de la république. Est-ce également parce qu'elle est souvent représentée en cavalière qu'il assimile le cheval qui a des sabots, à ces paysans besogneux, sabots aux pieds,  qui l'entourent  dans sa vie quotidienne ? 
Afin de compléter mes découvertes me voici relisant les oeuvres poétiques de Charles Péguy. Et la magie opère !...Le chant des mots s'ordonnent, fonctionnent, et la beauté des vers jaillit.
A découvrir ou redécouvrir.

lundi 23 mai 2016

Des petites filles modèles

Dans son récit, l'auteur nous livre une version remodelée des petites filles de la Comtesse de Ségur.
Si les personnages sont identiques, leurs comportements sont totalement opposés .
On retrouve Me de Rosbourg ainsi que sa fille Marguerite âgée de 15 ans. Cette dernière souffrant d'anémie, elles se rendent en voiture dans les Pyrénées, afin que la jeune fille se repose au grand air. Pendant le trajet, lors d'un début de grisaille en fin d'après-midi, 2 silhouettes fantomatiques surgissent devant la voiture, provocant un accident. Le chauffeur meurt, tandis que la mère et la fille blessées sont secourues par les" 2 spectres", Madeleine et Camille de Fleurville qui les conduisent dans le château voisin propriété de leur mère. Là, elles reçoivent un accueil chaleureux ainsi que des soins, et sont invitées par la suite, à prolonger leur séjour.
A partir de là, notre diabolique auteur se déchaîne !  Une Comtesse sanglante, qui fit assassiner de nombreuses jeunes femmes,  se trouve même être l'ancêtre de Me de Fleurville. Nous imaginons avec facilité la suite à venir.... Il n'en est rien pour Me de Rosbourg et de Marguerite, qui ne voient que l'extrême bonté  du trio infernal, en ignorant  le vampirisme  présent.
La tension monte, la chaleur vire au rouge écarlate et les petites filles en fleurs libèrent bientôt de leurs petits coeurs pas très innocents, d'autres jeux.
Avec virtuosité l'auteur nous entraîne dans une danse bouillonnante, pour notre plus grand plaisir.


Dorimène vous renouvelle l'excellent livre de cet auteur , commenté préalablement : Mr Le Commandant. 

mercredi 11 mai 2016

Le fils de l'homme

L'auteur dans cet ouvrage vient nous raconter la naissance du christianisme, aventure très audacieuse, car cette période possède peu d'écrits et pouvons-nous considérer de sources sures les documents tant liturgiques que théologiques ?
Malgré cela, après d'innombrables recherches, se référant aux plus récents travaux des chercheurs et exégètes, notre auteur-historien, nous décrit Jésus comme étant un homme ordinaire, vivant simplement et même pauvrement, un prédicateur qui succède à Jean Le Baptiste.
Accompagné de ses disciples, il va prêcher au Temple de Jérusalem, voyage le long du Jourdain, autour de la mer de Galilée, en Judée, à Capharnaüm, à Tibériade où il transmet  la bonne parole et guérit des malades. Toutefois, ses prêches ne remportent pas toujours l'unanimité, les perfides prêtres du Temple le considérant comme un faux prophète, il est jugé par le Sanhédrin, et condamné à la crucifixion par Pilate.
Après sa mort, 2 courants vont alors se former et s'opposer : 
- Les Hébreux avec Pierre et Jacques
- Les Héllénistes  avec Philippe et Etienne
C'est l'un de ceux-ci qui donnera naissance à la religion chrétienne qui s'étendra dans le monde entier.
Très documenté avec citations de différents évangiles, description des futurs lieux saints, ce roman nous éclaircit sur certaines questions obscures tout en nous permettant de conserver en nous, les croyances profondes qui y sont ancrées. 
Un grand merci à cet auteur que nous aimons pour ce magnifique travail.

Voir les précédents commentaires de Dorimène concernant cet auteur  :
- Noir négoce
- Identité numérique
- Electropolis
- Au crépuscule de Néandertal

mercredi 27 avril 2016

En attendant Bojangles

Cette histoire truculente est avant tout une exceptionnelle histoire d'amour, racontée par un petit garçon qui vit dans une famille complètement atypique. Son récit  naïf est parfois complété par les carnets de son  père, un tantinet plus réaliste. (si peu)
Dans un univers hors normes, cohabitent un père fantaisiste, une mère flamboyante et extravagante, ainsi qu'un oiseau ramené des îles Mademoiselle superfétatoire !
(j'adore ce nom). 
La mère pilier de cette famille, véritable ouragan, invente  le quotidien afin de fuir le réel,  répond à un prénom différent chaque jour, le père qui a gagné beaucoup d'argent "en vendant des garages," a acquis un château en Espagne où tous vont se ressourcer tout en continuant la fête. Ce couple dont l'entente est magique, reçoit de nombreux amis, entre autre un habitué "l'ordure", entraînant ceux-ci dans des fêtes perpétuelles,  tout en buvant de très nombreux cocktails,  dansant sans cesse sur "Mr Bojangles de Nina Simone, et n'ouvrant jamais le courrier. Si le petit garçon est heureux dans ce milieu de chimères, il rencontre toutefois des difficultés dans la vie courante, notamment à l'école qui d'après sa mère est fort ennuyeuse, même incompétente. Il fut donc décidé que son père s'occuperait  de son instruction.
Ce récit très bien mené, drôle et coloré au départ, se voile petit à petit de tristesse, pour arriver à l'inéluctable. La fête peut-elle ainsi perdurer ?
L'auteur nous fait passer avec brio du rire aux larmes, ce roman est un grand moment de plaisir, aussi Dorimène vous le recommande chaleureusement. A ne pas manquer.

lundi 18 avril 2016

L'attentat

Une fois encore, ce grand écrivain, avec sa magnifique écriture,  vient nous proposer une fort belle histoire d'amour sous fond de drame actuel.
Amine Jaafari chirurgien israelien d'origine arabe, est un homme heureux. Vivant à Tel-Aviv, bien intégré, qualifié et apprécié  professionnellement, il vit avec Silhem, sa femme d'origine palestinienne, dont il est très amoureux. 
Un jour, dans un  restaurant bondé, une femme kamikaze se fait exploser  causant ainsi un véritable carnage. Amine opère à tour de bras les rescapés, puis il est appelé auprès des services de police, où il apprend que la kamikase est sa propre épouse. Stupeur, incompréhension, refus de croire à la réalité ! Comment accepter que la personne qui vivait auprès de lui depuis plusieurs années, qu'il aimait, qu'il croyait connaître à fond, ait pu commettre un acte aussi odieux. Aussi décide-t-il coûte que coûte de comprendre le geste de celle-ci, son combat inimaginable. Lui qui semblait étranger à ce conflit, à ces luttes intestines qui faisaient rage, s'y trouve mêlé en toute innocence. Bien sur, l'incompréhension galopante se creusait de plus en plus entre ces 2 peuples, mais ces rafales froides ne parvenaient pas dans sa vie courante. Il se rend donc en Palestine vers le berceau des extrémistes afin de découvrir la vérité. Il se trouvera face à la misère morale, à la violence, lot quotidien.
Avec la sensibilité qui caractérise cet auteur, il nous parle avec de fort belles phrases, de ce conflit toujours d'actualité où l'émotion ressentie est présente, sans prendre partie pour l'un ou l'autre des protagonistes.
Très beau livre.

mardi 5 avril 2016

La petite femelle

Avec cette lecture, je viens à nouveau vous parler de Pauline Dubuisson. En effet, Jean-Luc Seigle nous avait fait un excellent récit sur la vie de cette jeune femme (voir "Je vous écrit dans le noir") que Dorimène avait commenté préalablement.
Dans ce nouveau récit à la narration exceptionnelle, cet auteur nous décrit les facettes souvent si sombres de Pauline Dubuisson. Ses antécédents familiaux si complexes nous révèlent une jeune fille recroquevillée sur elle-même, puis une jeune femme au caractère indépendant voulant fuir ce milieu familial.
Mené comme une enquête policière,  mais avec acharnement, ce récit palpitant, devient une obsession pour l'auteur, qui nous fait revivre le procès, avec son manque de clarté ,  ses oublis, ses non-dits.  Pourtant, celui-ci mêle parfois, avec un humour décalé, ses histoires  personnelles, avec des commentaires hilarants. Les 700 pages du livre en sont adoucies. 









mardi 29 mars 2016

A ce stade de la nuit

A ce stade de la nuit, l'auteure écoute la radio lorsque surgit un nom : Lampedusa. Nom effrayant qui évoque une tragédie humaine avec l'arrivée sur cette île de nombreux migrants qui fuient leur pays, la guerre, l'horreur.
Pourtant en laissant vagabonder notre esprit, et après maintes réflexions, défile devant nos yeux, un film magnifique : Le guépard de Luciano Visconti ! Nous assistons alors à la lente agonie du temps, car le Guépard est le naufrage d'une époque, la fin d'une aristocratie décrépie, ruinée, malgré les ors, le cristal des lustres, et l'argenterie étincelante, dans une  Sicile révolue.  La rencontre entre Don Fabrizio qui porte somptueusement  sa noblesse et Don Calogero paysan  à l'allure empruntée mais  présentement  plus riche que lui , transcrit fort bien la fin de ce monde. Mais incontestablement, la plus belle scène demeure celle du bal où nous découvrons l'ascension sociale d'Angélica, splendide Claudia Cardinale, interprétant le fille de Don Calogero fiancée au neveu du Prince.  Lors d'un repas, son interminable rire de gorge semble  d'une durée excessive plus qu'incongrue dans cette société à la dérive, pétrifiée par sa fin proche. Toutefois, Burt Lancaster fut l'interprétation parfaite de ce beau Prince vieillissant, au sourire légendaire, au corps puissant, aux yeux limpides. Comme il nous fit rêver....!
La pensée de l'auteure vagabonde vers d'autres îles, d'autres paysages, nous entraînant dans des réflexions sur les drames actuels.
Le livre comporte peu de pages,  mais il dégage une telle poésie que je viens de le lire une seconde fois.

jeudi 17 mars 2016

RU

La vie de Nguyen An Tinh est comparable au ruisseau RU : il jaillit d'une source claire, cristalline, effectue des méandres, bondit de pierre en pierre, rugit en cascades puis devient torrent avant de retrouver un certain calme apparent  après ces tumultes cahoteux.
Née à Saigon dans une famille aisée et aimante, tout la destinait à une vie meilleure. Mais, l'arrivée du communisme change la donne. La fuite éprouvante dans un bateau au large du golfe de Siam la laisse vaincue, puis le séjour dans un camp de réfugiés en Malaisie l'anéantit. Vient ensuite la vie au Canada, avec la découverte des hivers froids du Québec. Une succession d'événements douloureux, où malgré la paix retrouvée, il est fort difficile d'oublier les conflits, les déchirements, les errances.
Toutefois, avec grande pudeur l'auteure  maîtrise son récit à la perfection.
Emotion assurée, avec cette grande lecture.

samedi 5 mars 2016

Titus n'aimait pas Bérénice

Titus n'aimait pas Bérénice dites-vous ? Elle en était très affectée, étant persuadée que Titus l'aimait vraiment, d'un amour aussi fort que le sien. Mais voici que le doute s'insinue, Titus aimait-il vraiment Bérénice ?
La rupture a lieu de nos jours, dans un café, histoire banale, courante, et c'est peut-être pour cela que je mis un certain nombre de pages avant d'entrer dans ce récit.
Puis petit à petit, je me suis rapprochée de Racine. Voici longtemps que nous ne nous étions rencontrés, depuis le lycée sans doute, car j'avoue humblement qu'il ne faisait pas partie des hommes de ma vie. La tragédie m'ennuyait alors et je ânonnais (merci de respecter l'accent...)ses vers sans trouver la beauté des mots.
Puis j'ai redécouvert sa vie difficile d'orphelin, sa solitude, ses études, Port Royal, sa passion d'écrire, ses tragédies dont les femmes sont les principales héroïnes, le soutien effacé de son épouse, ses enfants, sa vie bourgeoise, ses engagements,  son jansénisme, ses colères, sa lente montée vers le triomphe et le miracle de Versailles.
Or si je compris qu'au 1er siècle avant JC, Titus quitta Bérénice pour rejoindre Roma son épouse, ce ne fut que par simple raison d'état,  peut-on établir un  parallèle  avec Titus et Bérénice d'aujourd'hui ? Je m'interroge encore. Toutefois, suite à cette lecture, je viens  donc de relire Iphigénie.

mardi 16 février 2016

D'après une histoire vraie

Après "Rien ne s'oppose à la nuit" que nous avons (pratiquement) tous lu et que nous avons particulièrement aimé, l'auteure ressent un profond vide, et n'arrive plus à écrire. Toutefois après de nombreuses pérégrinations, elle y parvient pour notre plus grand bonheur car son nouveau roman est fort bon!
Lors d'une soirée dansante, notre auteure rencontre L, femme belle, élégante, à la sophistication simple, à l'assurance tranquille, bref, impeccable. Son opposé.  De suite, elle est fascinée par cette femme. Leurs rencontres se multiplient dans les jours suivants, et leur complicité grandit de jour en jour. Pourtant de notre côté, nous voyons s'installer petit à petit l'emprise de L sur l'auteure fragile. Sa façon de comprendre ses inquiétudes, de la calmer, de la rassurer, comme si elle parvenait à lire dans ses pensées, à prendre possession d'elle. Peu à peu, elle sait se rendre indispensable, s'insinue dans sa vie même privée, oblige une cohabitation, et bientôt lui dicte sa conduite. L'auteure est alors enfermée dans une prison mentale de plus en plus oppressante et nous sentons monter cette pression.  Jusqu'où ira-t-elle ? Sommes nous dans la réalité , dans la fiction, en cette période où les lecteurs veulent lire des histoires vraies ? 
Ce roman écrit avec une grande habileté, a des allures de thriller psychologique et nous sommes avides de connaître la fin,  car nous aussi parfois,  nous ressentons l'angoisse.

Dorimène vous recommande également "No et moi" qui est un excellent roman de cette auteure.

mercredi 3 février 2016

Juste avant l'oubli

Souvenez-vous, lorsque préalablement je vous avais conseillé la lecture  "Sombre dimanche" de cette auteure, j'avais prédit que nous entendrions parler d'elle à l'avenir. Je le réitère. Voici donc son dernier roman aux allures de thriller psychologique qui est une réussite.
Dans une île perdue des Hébrides, Emilie est chargée d'organiser des journées d'études consacrées à l'écrivain de polars "Galwin Donnell", sur lequel elle prépare une thèse. Cet auteur mythique a passé les dernières années de sa vie en reclus, sur cette île coupée du monde, et s'est suicidé en se jetant de haut des falaises. Il avait pour seul compagnon, un gardien inquiétant et taciturne avec lequel il communiquait fort peu. 
Franck l'amoureux d'Emilie vient la rejoindre avant l'arrivée des autres personnalités et souhaite parvenir à lui faire accepter de vivre  durablement avec lui jusqu'à l'infini....
 Mais avec les nouveaux hôtes de l'île, qui sont assemblés afin de faire revivre l'oeuvre de Donnell, rien ne se passe comme prévu. Une tension étrange est palpable, car le fantôme de l'écrivain est omniprésent et semble manipuler à sa guise chaque participant. Nous errons entre réel et imaginaire, où se trouve le vrai, le faux ?
Nous assistons inexorablement à la fin d'un amour tandis que le secret de l'île se dévoile.
Un roman noir palpitant, les pages se tournent à une vitesse folle.

jeudi 21 janvier 2016

La fille du pape

Dans cet ouvrage, à l'écriture contemporaine, nous voyageons dans l'Italie de la renaissance italienne, sous le règne des Borgia, où se mêlent intrigues, meurtres perpétrés par de nombreux et sinistres personnages; Nous croisons toutefois des hommes célèbres comme Copernic, et Savonarole entre autres.
 Mais revenons aux Borgia, principalement à Lucrèce. En effet, pour moi comme pour la plupart d'entre vous, nous gardons  de ce personnage, un souvenir sulfureux représentant le vice et la débauche et par conséquent un manque total de moralité.
Or pour cet auteur, il n'en est rien. En effet, se détachant de l'analyse historique,  il nous présente une femme fort belle (cela nous avait préalablement été décrit) , cultivée, humaine, réfléchie, aimant les arts et les lettres, et mécène envers les plus démunis. Elle fut avant tout, victime de sa famille peu recommandable.  Pion manipulé au gré des événements politiques par son père le pape Alexandre VI , et par son frère César, crapule notoire. Mariée plusieurs fois (et démariée) suivant les avantages à obtenir, elle eut il est vrai des amants, mais elle souhaitait être une femme libre, et avoir le choix dans ses amours.
Grâce à cet auteur, elle obtient une rédemption qui a mon avis, est bien méritée.
Texte très agréable à lire, rempli de découvertes.