lundi 23 février 2015

Pas pleurer

Comme nous sommes heureux de retrouver cette auteure, et ravis pour l'obtention du prix Goncourt, fort bien mérité !
Car ce livre est une petite merveille, où se mêlent tendresse, drôlerie, violence. Deux voix se croisent pour nous raconter, chacun "sa guerre d'Espagne".
Le poète Bernanos dénonçant les horreurs exercées par les nationalistes sur la population, à qui ils firent subir les pires outrages, avec la bénédiction des représentants de l'église, la trahison des prêtres espagnols de mèche avec les meurtriers franquistes, puis la version de Montsé, mère de  Lydie la narratrice, (mauvaise pauvre) qui avait alors 15 ans au moment des événements évoqués.
Les 2 plumes s'égarent dans la terreur ambiante, puis se rejoignent parfois avec une pointe d'humour notamment lorsque Montsé s'exprime en malmenant la langue française, car persiste surtout dans sa mémoire l'année 1936, celle où elle rencontra l'amour, les jours "noirs" sont bannis de ses souvenirs.
Si dans la première partie certaines descriptions sont terrifiantes, il n'en ressort pas moins une grande poésie de l'ensemble. Nous passons du dramatique au cocasse, de la violence à la douceur, de la tristesse à la gaité. Une agréable petite musique.
Un très beau livre, avec de fort belles phrases, écrit par une grande dame.

2 commentaires:

  1. 2 voix pour évoquer la révolution espagnole de 1936 : celle horrifiée de Georges Bernanos devant les exactions des franquistes à l'encontre des "rouges", bénies par l'Eglise catholique espagnole et celle éclatante de joie de Montse, 16 ans, pour qui l'arrivée dans Barcelone des milices libertaires fut la plus grande émotion de sa vie.
    Le coeur du livre réside dans les souvenirs de celle-ci dont seuls lui restent en mémoire les événements qui ont marqué son existence à jamais aux côtés d'un frère anarchiste et d'un mari communiste.
    Un livre très émouvant qui fait réfléchir, un réquisitoire contre le fanatisme ; un récit poignant de la guerre civile qui dura 3 ans et qui contraint Montse à s'exiler en france en 1937.
    Un bel hommage d'une fille à une mère aujourd'hui très âgée, une passation en quelque sorte pour ne pas oublier. Montse est la mère de Lydie Salvayre.
    Chantal

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  2. j'ai adoré le style si original de Lydie Salvayre qui permet de rire parfois sur ce sujet pourtant gravissime...
    Une léchoiulle Dorimène...
    Christiane

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