jeudi 10 janvier 2013

La dernière bagnarde

En ce début d'année, je viens avant tout, vous présenter mes voeux les meilleurs. Aussi, afin de contrer la morosité ambiante, je vous souhaite des rêves à n'en plus finir, et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns ! Avec bien sur, l'accompagnement de bonnes et nombreuses lectures.

Je vais vous parler aujourd'hui, d'un livre que j'ai découvert cet été, qui m'a fortement interpellée.
L'auteure nous conte l'histoire du bagne des femmes en Guyane. Je reconnais n'avoir aucune souvenance de celui-ci dans les pages de notre histoire. Et vous ? Il y eut de nombreux écrits sur le bagne des hommes, mais peu de choses sur celui des femmes, qui pour la majorité d'entre elles étaient de pauvres malheureuses, emprisonnées pour de menus larcins, et très souvent ne savaient pas écrire.

Nous côtoyons ces jeunes femmes, notamment Marie (20 ans), l'autoritaire mère supérieure responsable des détenues, le jeune médecin Romain plein d'illusions et de convictions vite envolées. Le déroulement du voyage sur un navire partant de l'Ile de Ré , pendant 6 semaines pour arriver à St Laurent du Maroni
La traversée en fond de cale, le manque total d'hygiène, le promiscuité, les gémissements, les émeutes, les viols, les révoltes qui se terminent par la résignation.
Pourtant, lorsque les prisonnières découvrent enfin la terre, croyant arriver au paradis du bagne, la joie est de courte durée et le calvaire se poursuit. Sur place, aucun bâtiment  n'est prévu pour des femmes, et le désintéressement des autorités est total : ce n'est pas moi, mais l'autre...Leur vie se déroule dans des baraquements de fortune, souffrant de la chaleur humide du jour et du froid la nuit. Autour d'elles, violence des gardiens, convoitise des anciens bagnards.
Des mariages sont prévus entre les divers prisonniers afin de faire peupler cette terre, et là encore que de violence, d'atrocités journalières subies par ces femmes !
Marie, fut la seule survivante de cet enfer, pourtant la date de sa mort est inconnue, elle était encore vivante en 1923, date de fermeture du bagne !
Très bon livre, nous faisant réfléchir en  nous ouvrant la porte sur une partie méconnue ou ignorée ? de notre histoire pourtant pas très lointaine.