jeudi 26 avril 2018

La serpe de Philippe JAENADA

Une fois encore, Dorimène a lu avec grand intérêt l'ouvrage de cet auteur.
Avec sa minutie habituelle, celui-ci décortique avec application et forces détails parfois hilarants, divers jeux de mots,  ainsi que moults paranthèses, le mystère nébuleux de ce triple meurtre.
Il s'agit de la vie de Henri Girard, alias Georges Arnaud,  auteur du "Salaire de la peur", livre qui inspira Clouzot.
Henri Girard fut élevé par son père et sa tante, et fut un enfant difficile, capricieux, instable, gaspilleur, insolent et même crapule. Dans sa jeunesse, son seul souci fut de ne rien faire et de dépouiller son père et sa tante.
Pendant la seconde guerre mondiale, survint le drame : alors que la famille se trouvait réunie dans le château familial d'Escoire en Dordogne, le père, la tante ainsi que la bonne furent sauvagement assassinés à coup de serpe . Henri dormant à l'étage prétendit avec négligence, n'avoir rien entendu. Pourtant, tout l'accusait : son passé houleux, et son futur héritage. L'entourage entier demeurait persuadé de sa culpabilité. Toutefois, après un procès retentissant, il fut acquitté ! Stupeur, et chacun criant à l'erreur judiciaire. A l'issue de celui-ci, Henri partit en Amérique où il perdit l'argent de son héritage, il rentra alors en France,  et  il devint l'écrivain Georges Arnaud. Il termina sa vie en militant pour l'indépendance de l'Algérie et la défense des plus vulnérables.
 Personnage ambigu, stupéfiant, nous ne sommes pas surpris qu'il ait attiré cet auteur,  qui refit une enquête rigoureuse, mêlant des détails de sa vie personnelle, comme à l'accoutumé, nous donnant  même une leçon d'histoire avec l'historique du château d'Escoire construit en 1530 par la famille de Ranconnet de Noyan.
Les 640 pages se tournent avec impatience et grand plaisir;


A lire ou relire :
- La petite femelle

dimanche 8 avril 2018

Quand sort la recluse

Ce livre est pour Dorimène le premier récit de cette auteure. Quel livre, une révélation !
Un polar étourdissant, une enquête menée par l'équipe du génial commissaire Adamberg obligé de s'extraire des brumes islandaises, afin de rentrer en France pour démêler un nouveau meurtre. Or celui-ci entraîne une nouvelle affaire : 3 octogénaires nîmois décèdent de morsures d'araignées recluses, dont les blessures se sont infectées puis sclérosées . Fait surprenant puisque ce type d'araignée dite violoniste (bien joli nom pour vilaine bête) n'a pas un venin mortel à faible dose.
Avec ses immenses connaissances, l'auteure nous véhicule dans les méandres multiples du temps, établissant un parallèle avec les femmes recluses du moyen âge, ces femmes qui étaient emmurées volontairement ou non afin d'expier. Réveillant de vieux fantômes nous découvrons des tortionnaires dans un pensionnat et des incestes en famille. Règlement de comptes ?
Ce roman se lit d'un trait malgré votre phobie des araignées tant l'histoire est palpitante. 
Et aussi, comme le gros chat couché sur la photocopieuse est craquant, ainsi que le roucoulement des  oiseaux agréable à l'oreille....De la poésie rose dans des pages noires.