lundi 17 février 2014

Pourquoi j'ai mangé mon père

Ciel gris, journée brumeuse, moral en berne, ce récit est  donc à lire !
Nous voici dans la préhistoire où nous partageons la vie d'une famille, leurs découvertes, leurs survies, leurs drames, leurs amours.
Edouard le père, grand inventeur visionnaire, qui va découvrir le feu, sans trop savoir comment l'éteindre,
Mathilde la mère, cuisinière ingénieuse, qui pratique avec art, et excelle dans la préparation de l'éléphant,
L'oncle Vania, frère d'Edouard, conservateur à outrance, dont la maxime est "Back to the trees", qui malgré ses exhortations contre le feu, rejoint souvent la famille lors de soirées froides ou pluvieuses, et ne refuse jamais une côte de phacochère,
Ernest le narrateur, grand admirateur de son père, mais qui toutefois tente de tempérer le progrès avec prudence, et trouve que "devenir carnivore est beaucoup plus pénible que de l'être de naissance"
Ensuite Alexandre, Tabie, Oswald, et William, frères d'Ernest, plus quelques soeurs et tantes diverses,
Des donzelles dont Griselda qui fait découvrir l'amour à Ernest. Un vaste programme....
Nous assistons à la découverte d'une nouvelle caverne, convoitée depuis longtemps, elle possède un beau portique ogival, protégé par un auvent rocheux à patine délicate, l'eau potable, utilisable pour la douche et le tout à l'égout, et les femmes en s'épouillant mutuellement dressent des plans pour l'aménagement d'étagères diverses....
Nous assistons également à une leçon de taille du silex, à l'invention de l'art figuratif, et aux rêves d'avoir des animaux domestiques (pas toujours facile à réaliser).
La préface est de VERCORS, (sans doute ce nom vous ramènera à vos années de lycée) et l'on peut imaginer la vie après les Tropis.
Ce livre est fort drôle, les comparaisons entre l'époque décrite fort bien documentée puisque l'auteur est un grand sociologue et la notre, procurent de grands éclats de rire et une détente assurée.