jeudi 25 janvier 2018

Rien ne s'efface

Cet auteur qui habite la région stéphanoise, a situé son intrigue dans celle-ci. Pour ceux qui connaissent les lieux, la lecture en est doublée de plaisir, puisqu'ainsi nous suivons presque visuellement les personnages pas à pas.
Nathan jeune libraire séduisant, vit de nombreuses idylles sans lendemain. Quelques années auparavant il était heureux avec Laura, mais le rêve fut brisé lorsqu'elle périt dans un tsunami en Indonésie, où elle était en voyage d'affaires. Malgré ses nombreuses aventures,  Nathan ne peut oublier la jeune femme. Dix ans après le drame, il reçoit une lettre de Laura où elle donne certains détails sur sa vie avant leur liaison ! Nathan tombe des nues devant ces quelques révélations car Laura était très secrète sur sa vie passée. Plus que perplexe et dérouté, et afin de comprendre qui était vraiment la femme aimée, il nous entraîne dans une chevauchée effrayante, où les secrets se dévoilent petit à petit, laissant présager une diabolique mise en scène.
Que s'est il réellement passé la nuit où Laura a eu un accident de voiture avec ses amis et où elle perdit le bébé qu'elle attendait ? Pourquoi tant de mystère autour de son coma ? La vérité saura-t-elle apporter la paix à Nathan ?
Roman noir très bien écrit; l'intrigue ne perd pas son souffle au fil des pages, et le dénouement nous permet de reprendre haleine. Ouf !

samedi 6 janvier 2018

Trois baisers

C'est décidé nous appliquerons à la lettre, nos résolutions de début d'année !
Nous mangerons sainement, ferons plus de marche, davantage de sport, éviterons le stress, le tabac, conduirons sans râler, partagerons notre temps, et surtout, nous lirons en abondance ! Sans cesse dans la lecture nous remettrons l'ouvrage. Ainsi,  ce sera vraiment une bonne année.



Nous retrouvons avec un  plaisir évident les personnages des "Yeux jaunes des crocodiles "
La pétillante auteure nous permet avec sa verve infatigable de renouer sans aucune lassitude une fois encore, avec :
La timide Joséphine et Philippe, l'ambitieuse Hortense, Zoé adulte, la machiavélique Henriette
l'invraissemblable Junior et ses parents, l'inquiète Stella sa mère Léonie, Adrian et Tom, auxquels viennent s'ajouter d'autres personnages connus ou inconnus, dans une ronde époustouflante. 
Les destins avancent, se croisent, tourbillonnent, se nouent, s'entremêlent, s'unissent, se déchirent, se perdent, puis repartent bruyamment  dans un  feu d'artifice.
On rit beaucoup, on doute parfois, on s'interroge aussi devant leurs envies, leurs désirs. Ils nous entraînent dans un périple étourdissant où nous sortons essoufflés, mais ravis par ces nouvelles aventures.

mercredi 20 décembre 2017

L'art de perdre

Ce magnifique récit est une saga familiale sur 3 générations, et débute dans les années 1930, en Algérie.
Après la découverte providentielle d'un pressoir charrié par les eaux d'une rivière, La vie d'Ali est chamboulée dans sa Kabilie natale. Il peut ainsi se lancer dans la culture des oliviers et produire de l'huile. Travailleur infatigable, ses affaires deviennent prospères, lui permettant d'oublier le préalable travail harassant sur sa terre rocailleuse. Toutefois, le destin étant en marche sa vie va basculer au moment de l'indépendance. La poitrine couverte de médailles, remises par la France, en raison des combats menés pour elle pendant les 2 dernières guerres, il doit abandonner ses terres tant aimées, la déchirure est violente, la perte de son pays et de sa position sociale sont dramatiques, mais il deviendra un Harki qui se déracine pour la sécurité de sa famille.
Nous le voyons tenter de survivre misérablement notamment dans le camp de Rivesaltes, où bientôt son fils Hamid tentera de comprendre, posera des questions, toutes restées sans réponses, l'incompréhension  s'installera entre eux, car la résignation viendra  après la révolte. A son tour, Hamid partagera le silence, honteux de ce passé, il s'en fera un rempart afin d'oublier ses frustrations.
Naïma, petite fille d'Ali et fille d'Hamid, vit heureuse à Paris où elle mène une vie indépendante en travaillant dans une galerie d'art. Pourtant les attentats de 2015 l'interpellent et elle se pose des questions sur ses origines, sur sa famille dont elle sait peu de choses. Pour des raisons professionnelles, elle se rend en Algérie, rencontre une partie de sa famille restée sur place. le choc est rude. Sa recherche de racines lui permettra de retrouver sa véritable identité avec déchirures mais bonheurs aussi.
Avec beaucoup d'émotions, l'auteure à la belle écriture,  dévoile ses sentiments sur le sujet ténébreux des français musulmans qui ont choisi la France.
Dorimène a trouvé ce livre magnifique, elle regrette qu'il n'ait pas obtenu le Goncourt. Elle suit cette auteure depuis ses débuts et vous incite à lire :

- Sombres dimanches
- Juste avant l'oubli 

mercredi 6 décembre 2017

La méduse

Cet auteur particulièrement aimé par Dorimène, nous livre dans ce récit, l'incroyable naufrage de tous les temps. 
Il nous conte avec sa précision habituelle le cours des événements invraisemblables qui conduisirent le navire à cette catastrophe.
 En 1816 quatre navires partirent de l'île d'Aix via l'Afrique, afin de récupérer les établissements français du Sénégal qui furent pris par les anglais lors des guerres napoléoniennes puis restitués à la France par le traité de Paris 1814 et 1815. Un des ancêtres de l'auteur, Charles Brédif, ingénieur des mines se trouvait sur la frégate, et toujours désireux de comprendre, notait chaque jour une foule de détails, température de l'eau, couleur des fonds,  mode de navigation, manoeuvres,  etc...Ses notes précieuses permirent à son descendant d'établir une trame des différents événements.
Le capitaine, Hugues Duroy de Chaumareys, personnage suffisant, commandait l'expédition, à bord du meilleur navire : la Méduse, pourtant celui-ci était inapte à ce poste. D'autre part, de nombreux désaccords s'installèrent au départ entre les différents officiers, et le ressentiments entre bonapartistes et royalistes était au paroxysme, ainsi que diverses manipulations provoquées par les civils à bord, afin de préserver leurs intérêts.
L'ambiance devint très vite détestable, ordre et contre ordre se mêlèrent aboutissant au naufrage. Il fut décidé de la construction d'un radeau, celui-ci fut construit par les hommes d'équipage et était colossal :
20m de long et 7m de large, sur lequel 150 personnes vinrent s'entasser. Le calvaire qu'ils vécurent  est inénarrable ! Les tempêtes, la soif, la faim entraînant le cannibalisme, les maladies, la folie,  la promiscuité et malgré cela des vols ! Peu d'hommes s'en sortiront vivants  et leurs témoignages permettront  la reconstitution de ce récit.
L'oeuvre de Géricault nous donne une image puissante de cette tragédie, avec les nombreux corps  des morts -vivants entassés, décharnés, meurtris. Malgré que la taille du radeau peint soit bien inférieure à la réalité,  il  nous permet cependant,  d' imaginer le drame qui en a découlé.

vendredi 10 novembre 2017

Le chuchoteur

Ce thriller commence très fort !
5 petites filles Derby, Anneke, Sabine, Melissa, Caroline,  sont portées disparues. Or, dans une clairière 5 fosses furent découvertes, avec dans chacune, un bras, le gauche.
Goran Gavilla  criminologue et son équipe sont chargés de l'enquête mais ont de la peine à avancer. Que signifie la découverte macabre de la clairière ? Ils semblent être manipulés car chaque pas en avant les oriente vers un assassin différent. Lorsque qu'un sixième bras est découvert, ils intègrent à leur équipe Mila Vasquez, spécialiste dans les affaires d'enlèvements.
Dans un appartement transformé en QG, ils redoublent d'efforts, et parviennent à une conclusion à laquelle ils ne peuvent se résoudre à croire. Tous ces meurtres sont bien sur liés, mais quel est le profil du vrai coupable ? Mila et le groupe d'enquêteurs vacillent, leurs vieux démons  enfouis refont surface, ceci malgré leur détermination.
Amateurs de ce genre de lecture, vous devez absolument lire ce roman. Les quelques 5OO pages ne sont pas un obstacle, car avant de connaître le psychopathe, vous découvrirez qui sont vraiment les chuchoteurs et leurs façons diverses d'agir , ceci dans une tension permanente, avec certaines descriptions morbides très dures. Ce livre très prenant, vous le garderez sous le bras sans le lâcher jusqu'à la dernière page, mais âme sensible s'abstenir.

jeudi 2 novembre 2017

La fille qui rendait coup pour coup

Cet livre est le second de cet auteur suédois, qui fait suite aux 3 précédents exemplaires de STIEG LARSSON, dans la série "MILLENIUM", lecture que nous avions parcourue avec avidité.
Dans ce nouvel ouvrage nous retrouvons Lisbeth Salander que nous aimons malgré son côté obscur,  et sa révolte constante, accompagnée du séduisant Mikael Blomkvist, pour de nouvelles aventures.
Il est surtout question des problèmes que Lisbeth rencontra dans son enfance particulièrement violente, et du traumatisme dans lequel elle demeure encore enfermée à ce jour. Pourquoi fut-elle séparée de sa mère dès l'âge de 6 ans et en quoi consistaient les nombreux tests qu'elle subit  ainsi que les effroyables violences ? Que représente le dragon tatoué dans son dos, que signifie t-il pour elle ? S'agit-il de ce projet d'étude lancé par le gouvernement concernant les jumeaux dont l'un serait surdoué, l'autre maléfique, sont-il complices, ennemis ?   Car Lisbeth a une soeur jumelle Camilla, être particulièrement dangereux.
Son ancien tuteur Palmgren se trouve en possession de documents confidentiels concernant cette partie de sa vie, mais il est assassiné avant de pouvoir les lui remettre. Avec la détermination que nous lui connaissons elle repart au combat avec l'aide de son complice et ami.
Pour ma part, je fus un peu déçue par cette lecture. En effet, le récit s'essouffle dans trop de détails  distillés, et notre soif de vérité  ne se trouve pas assouvie. Le suspens des premiers ouvrages n'est pas au rendez-vous.

jeudi 19 octobre 2017

Photo de groupe au bord du fleuve

Ce livre est d'un auteur congolais qui rend un magnifique hommage aux femmes africaines.
Je fus très surprise lors des premières pages, de constater que le texte est à la deuxième personne du singulier. Mais très vite nous somme happés par le roman, et entraînés dans l'histoire de ces femmes ; Nous partageons leur quotidien.
Une quinzaine de femmes cassent d'énormes blocs de pierres dans une carrière située au bord du fleuve pour un salaire misérable. Mais elles doivent vivre ou plutôt survivre ayant pour la plupart d'entre elles, la charge de leur famille. Elles apprennent un jour, qu'un aéroport sera construit prochainement et qu'il leur sera demandé de fournir plus de pierres. Après concertation, elles décident donc d'augmenter leur prix de vente et Méréana qui fit autrefois des études est nommée porte-parole du groupe. La perspective de gagner plus d'argent fait affluer les rêves : mieux nourrir la famille, reprendre des études, ouvrir un commerce...Car leur vie est marquée par la pauvreté causée par les multiples guerres, l'oppression constante, les violences sexuelles, la corruption du gouvernement,  et simplement le fait d'être femme, tous les pouvoirs étant entre les mains des hommes. Les veuves sont spoliées puis ensuite jetées à la rue. Bien vite, l'enjeu devient une lutte violente, les drames se succèdent mais elles sont solidaires et restent soudées sans céder aux diverses pressions. 
Cette lutte contre l'injustice pour un travail sous payé sera récompensée. 
Lors de cette lecture, nous avons l'impression que les faits se déroulent quelques siècles en arrière et non pas dans l'Afrique contemporaine, tant les femmes sont exploitées dans tous les domaines.