samedi 1 octobre 2016

Le coeur cousu

Ce récit est superbement écrit !
Il se déroule dans le sud de l'Espagne, et nous raconte la vie de Frasquita, qui pour Pâques, reçoit une boite mystérieuse, transmise depuis de nombreuses générations, par les femmes de sa famille. A l'intérieur, elle découvre, des fils, des aiguilles. Elle apprendra à coudre et cette boite de Pandore la transformera en magicienne (ou sorcière), car bientôt elle sublimera les tissus. Mariée au fils du charron, elle aura 5 enfants, aux dons très particuliers. Les filles auront toutes un héritage sororal et le fils sera maudit :
- Anita l'aînée est muette, mais deviendra par la suite une merveilleuse conteuse,
- Angela aux yeux ronds de poule, avec de légères plumes sur le corps,
- Pedro, aux cheveux rouge,
- Martirio l'assassine,
- Clara la lumineuse aux yeux de clarté de roche.
Mais cette vie de famille basculera le jour où Frasquita est jouée puis perdue lors d'un combat de coqs, engagé par son mari. N'ayant plus de maison, elle entassera ses 5 enfants dans sa charrette et prendra la route. Elle marchera, marchera encore, traversant une Andalousie diaprée, meurtrie, la révolte paysanne grondant laissera le pays à feux et à sang. Elle fera différentes rencontres lors de ce périple, mettant ses talents de couturière aux services des blessés, guérira des corps, recoudra  et rafistolera les hommes. Elle mettra au monde une autre fille Soledad, de père inconnu.
Cette histoire tout en finesse sur la condition féminine de l'époque est aussi un merveilleux conte. 

1 commentaire:

  1. Dans une étrange famille, une boite mystérieuse et des prières sont transmises en secret à chaque fille ainée devenue pubère...Un conte pour adultes dans l'Andalousie du 19ème siècle ; l'Espagne des traditions et de l'obscurentisme si dure pour les femmes où l'amour n'a pas sa place ; que la douleur et le déterminisme. Il aborde aussi le thème du rejet de ce qui est différent et la méchanceté qui en découle, les injustices de la société patriarcale et la révolte dûrement mâtée des opprimés. Les hommes ont le mauvais rôle, les femmes sont gardienne de la vie mais ne maitrisent pas leur destin. Un mélange de réel, surnaturel et cruauté. Une ode aux mères, aux soeurs mais que c'est plombant ! Je n'ai pas retrouvé la magie et le grâce des romans de Véronique Ovaldé dans celui de Carole Martinez.
    Chantal

    RépondreSupprimer